Objectif : j’étudie un poème de Victor Hugo exprimant la douleur de l’absence

Victor Hugo (1802-1885) est un poète, dramaturge, écrivain et homme politique français du XIXe siècle. Il est considéré comme l’un des plus grands écrivains romantiques de langue française. Il a notamment écrit Les Misérables (1862) et Notre-Dame de Paris (1831)
Faites d’abord une première lecture du poème. Quelles sont vos impressions ? A qui le poète s’adresse t-il ? Pourquoi ?
Demain dès l’aube
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo, extrait du recueil Les Contemplations (1856)

Le poème est dédié à la fille de Victor Hugo, Léopoldine, qui est morte noyée à l’embouchure de la Seine, à Villequier, en 1843, alors qu’elle avait seulement 19 ans. Elle était à bord d’une barque avec son époux Charles Vacquerie, quand la barque s’est retournée. Victor Hugo apprendra la nouvelle quelques jours plus tard, en lisant le journal.

Quelques années après la mort de Léopoldine, Victor Hugo participe à des séances de spiritisme : il est persuadé de communiquer avec Léopoldine, mais aussi avec Jésus, Shakespeare, ou bien encore Molière !

QUELQUES PISTES DE LECTURE …

Un poème d’amour ?
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
1. On peut lire ce quatrain comme le début d’un poème d’amour. Mais quand on connaît la chute du poème, quels sont les indices qui nous permettent de comprendre que le poète s’adresse en fait à une morte ?
2. Le poète a t-il, comme Orphée, le désir d’aller chercher la morte et de la ramener sur terre ?

La solitude du poète
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
3 – Puisque les retrouvailles sont impossibles, dans quel état le poète continue t-il sa marche imaginaire ?

La morte
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
4 – A la fin de sa journée de marche, que refuse t-il de regarder et pourquoi ? Finalement, comment s’y prend t-il pour inscrire la morte dans l’éternité ?
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