La langue française comporte quatre espèces de mots invariables : l’adverbe, la préposition, la conjonction et l’interjection.

L’adverbe

L’adverbe modifie le sens d’un verbe, d’un adjectif, d’un autre adverbe ou d’une phrase. Les adverbes peuvent exprimer :

– la manière : ce sont tous les adverbes en -ment (sérieusement, drôlement…) mais aussi bien, mal, vite
– le degré : très, peu, assez, trop, plus, moins, aussi, beaucoup…
– le lieu (ici, là-bas, loin…) ou le temps (hier, toujours, d’abord, puis, enfin, soudain, tout à coup …)
– la négation (ne… pas, ne… plus, ne… jamais) ou l’affirmation (oui, assurément)
– le doute ou la certitude : peut-être, sans doute, sûrement, certainement

EXERCICE : relevez tous les adverbes et dites ce qu’ils expriment

1. La frégate marchait rapidement, toutes voiles dehors, et je ne la sentais pas aller (A. DE VIGNY)

2. La blessure du chevalier n’était pas mortelle, mais il perdait beaucoup de sang (P. MERIMEE)

3. Il y avait alors au collège de Tréguier très peu d’internes (E. RENAN)

4. Il songeait tendrement à sa mère, si généreuse, si gaiement compréhensive (M. GENEVOIX)

Cahier Grévisse

Exercices n°6, 7, 8 et 9 page 39

La préposition

La préposition permet d’introduire un complément du verbe, de l’adjectif ou du nom. Elle est donc toujours suivie d’un mot ou d’un groupe de mots.

Les principales prépositions sont à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous.

Il existe aussi des prépositions composées : à cause de, grâce à, afin de

Soulignez toutes les prépositions

1. C’était en hiver, un mois de décembre très froid (V. HUGO)

2. Un port est un séjour charmant pour une âme fatiguée des luttes de la vie (BAUDELAIRE)

3. Tout près du lac filtre une source, entre deux pierres, dans un coin (GAUTIER)

4. Les quatre enfants joyeux me tirent par la manche (V. HUGO)

5. Fabrice était un de ces malheureux tourmentés par leur imagination (STENDHAL)

La conjonction

La conjonction sert à relier deux éléments de la phrase.

Les conjonctions de subordination introduisent une proposition subordonnée. Ce sont : que, quand, comme, si et les locutions en que : puisque, parce que, lorsque, afin que

Les conjonctions de coordination relient deux mots ou groupes de mots de nature équivalente. Ce sont mais, ou, et, donc, or, ni, car

Relevez toutes les conjonctions de subordination

1. Hommes modestes, venez, que je vous embrasse. Vous faites la douceur et le charme de la vie. Vous croyez que vous n’avez rien ; et moi je vous dis que vous avez tout. (MONTESQUIEU)

2. S’ils restent, on les tolère ; s’ils s’en vont, on est content (MOLIÈRE)

3. Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j’ai gardé la forme et l’essence divine
De mes amours décomposés ! (BAUDELAIRE)

Relevez toutes les conjonctions de coordination

1. Tous les preux étaient morts, mais aucun n’avait fui (VIGNY)

2. J’aime la nuit et vous me dites que vous la redoutez ; j’aime sentir les roses et j’ai un ami à qui leur odeur donne la fièvre (PROUST)

3. Tous les hommes sont mortels ; or un roi est un homme ; donc un roi est mortel.

4. Ni le jour, ni les ténèbres, ni le bruit, ni le silence, rien ne peut mettre obstacle à l’esprit d’un homme qui sait penser (CONDILLAC)

L’INTERJECTION

L’interjection est un mot invariable isolé qui traduit un sentiment, une émotion, ou un ordre. Dans la catégorie des interjections, on trouve l’onomatopée, mot inventé qui imite le cri d’un animal ou le bruit d’une personne ou d’une chose.

Voici quelques exemples d’interjections :

Hélas ! Ah! Eh! Hé! Euh! Ho! Oh! Aïe! Bah! Fi! Chut! Ouf! Zut! Brr! Pf! Pst! Crac! Boum! Paf!

Relevez toutes les interjections

1. Que cet hélas a de peine à sortir ! (CORNEILLE)

2. Monsieur Tartuffe ! oh ! oh ! n’est-ce rien qu’on propose ? (MOLIÈRE)

3. Ouf ! tu m’étrangles ; fat, laisse-le comme il est ! (MOLIÈRE)

4. Ha, ha, ha! que tu es drôle!

5. Brrr, brrr! Il fait froid dehors !

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