Qui est Antigone ?

Antigone est la fille d’Oedipe, roi de Thèbes, et de la reine Jocaste. Elle est aussi la sœur d’Étéocle, de Polynice et d’Ismène.

COMMENT LE MYTHE D’ANTIGONE EST-IL NÉ ?

Le mythe d’Antigone est né à l’occasion du combat entre ses frères Etéocle et Polynice.

Etéocle et Polynice, les deux frères d’Antigone, se disputent le trône de Thèbes, laissé vacant par leur père Oedipe. Ils finissent par trouver un accord : il acceptent de se partager le trône une année sur deux. La première année, c’est Etéocle qui prend le pouvoir. Il gère la ville de Thèbes d’une main de maître, défendant ses valeurs et lui assurant la protection.

Son règne est si bien mené que lors de la seconde année, année où son frère était censé prendre le pouvoir, Etéocle refuse de céder son trône. Furieux que son frère ne respecte pas ses engagements, Polynice lui déclare la guerre. 

Les deux frères finissent par s’entretuer. C’est leur oncle, Créon, qui va alors devenir le roi de Thèbes.

Results

#1. Qui occupe désormais le trône de Thèbes ?

#2. Pourquoi Créon fait-il ensevelir le corps d'Etéocle au cours d'une cérémonie grandiose ?

#3. Qu'advient-il du cadavre de Polynice ?

#4. Pourquoi Créon ne rend-il pas à Polynice les mêmes honneurs qu'à Etéocle ?

#5. D'après les anciens grecs, qu'arrive t-il à un mort qui est privé de sépulture ?

#6. Pourquoi Antigone refuse t-elle d'obéir à Créon et de laisser le cadavre de Polynice sans sépulture ?

FIN

Extrait de l’Antigone de sophocle

Ismène – Que se passe-t-il ? Je vois bien que tu médites quelque chose ?

Antigone – La sépulture due à nos deux frères, Créon ne prétend-il pas l’accorder à l’un et en spolier l’autre ? On dit qu’il a enseveli Etéocle selon le rite, afin de lui assurer auprès des morts un accueil honorable, et c’était son devoir ; mais le malheureux Polynice, il défend par édit qu’on l’enterre et qu’on le pleure : il faut l’abandonner sans larmes, sans tombe, pâture de choix pour les oiseaux carnassiers ! Oui, telles seraient les décisions que Créon le juste nous signifie à toi et à moi, oui, à moi ! Il viendra tout à l’heure les proclamer afin que nul n’en ignore ! Il y attache la plus grande importance et tout contrevenant est condamné à être lapidé par le peuple. Les choses en sont là, et bientôt tu devras montrer si tu es fidèle à ta race ou si ton coeur a dégénéré.

Ismène – Mais, ma pauvre amie, si les choses en sont là, que je m’en mêle ou non, à quoi cela nous avancera-t-il ?

Antigone – Vois si tu veux prendre ta part de risque dans ce que je vais faire.

Ismène – Quelle aventure veux-tu donc courir ? Quel est ton projet ?

Antigone – Je veux, de mes mains, enlever le corps. M’y aideras-tu ?

Ismène – Quoi ! Tu songes à l’ensevelir ? Mais c’est violer l’édit !

Antigone – Polynice est mon frère ; il est aussi le tien, quand tu l’oublierais. On ne me verra pas le renier, moi.

Ismène – Mais, folle ! et la défense de Créon ?

Antigone – Créon n’a pas de droits sur mon bien.

Ismène – Hélas, réfléchis, ma soeur. Notre père est mort réprouvé, déshonoré ; lorsqu’il s’est lui-même découvert criminel, il s’est arraché les yeux, et sa femme, qui était sa mère, s’est pendue. Et voici nos deux frères qui se sont entre-tués, ne partageant entre eux que la mort, les infortunés ! Demeurées seules, nous deux, à présent, ne prévois-tu pas l’affreuse fin qui nous guette si nous enfreignons la loi, si nous passons outre aux édits et à la puissance du maître ? N’oublie pas que nous sommes femmes et que nous n’aurons jamais raison contre des hommes. Le roi est le roi : il nous faut bien obéir à son ordre, et peut-être à de plus cruels encore. Que nos morts sous la terre me le pardonnent, mais je n’ai pas le choix ; je m’inclinerai devant le pouvoir. C’est folie d’entreprendre plus qu’on ne peut.

Antigone – Je n’ai pas d’ordres à te donner. D’ailleurs, même si tu te ravisais, tu ne me seconderais pas de bon coeur. Fais donc ce qu’il te plaira ; j’ensevelirai Polynice. Pour une telle cause, la mort me sera douce. Je reposerai auprès de mon frère chéri, pieusement criminelle. J’aurai plus longtemps à plaire à ceux de là-bas qu’aux gens d’ici. Là-bas, mon séjour n’aura point de fin. Libre à toi de mépriser ce qui a du prix au regard des dieux.

Ismène – Je ne méprise rien ; mais désobéir aux lois de la cité, non : j’en suis incapable.

Antigone – Invoque ce prétexte… J’irai recouvrir le corps de mon frère bien-aimé.

Ismène – Malheureuse, que je tremble pour toi !

Antigone – Ne te mets pas en peine de moi, assure ta vie.

Ismène – Au moins n’avertis personne ; cache bien ton projet : je le cacherai aussi.

Antigone – Hélas ! parle, au contraire, annonce-le à tout le monde : je t’en voudrais bien plus de ton silence.

Quelques pistes de lecture …

1 – Quelle décision très importante a été prise par Antigone ?
2 – Pourquoi sa soeur Ismène est-elle en désaccord avec elle ?

Results

#1. Que se passe t-il lorsque qu'Antigone est-elle surprise en train d'accomplir les rites sacrés sur le corps de son frère Polynice ?

#2. Quel est le sort promis à Antigone par Créon ?

#3. Comment Antigone périt-elle ?

FIN