Objectif : j’étudie la découverte de la caverne merveilleuse
Le magicien africain emmène Aladdin jusqu’à une mystérieuse caverne. Il lui donne pour mission d’aller y chercher une lampe à huile qui pourrait les rendre tous deux très riches. Pour cela, il dispose d’un anneau magique censé le protéger, et doit d’abord passer par trois mystérieuses salles et par un merveilleux jardin.


ALADDIN SE REND DANS LA CAVERNE AUX MERVEILLES POUR Y CHERCHER LA LAMPE À HUILE
Aladdin sauta légèrement dans le caveau, et il descendit jusqu’au bas des degrés : il trouva les trois salles dont le magicien africain lui avait fait la description.
Il traversa le jardin sans s’arrêter, monta sur la terrasse, prit la lampe allumée dans la niche ; il descendit de la terrasse, et il s’arrêta dans le jardin à en considérer les fruits qu’il n’avait vus qu’en passant.

IL Découvre un merveilleux jardin empli de pierres précieuses
Les arbres de ce jardin étaient tous chargés de fruits extraordinaires. Chaque arbre en portait de différentes couleurs : il y en avait des blancs, des luisants et transparents comme le cristal, des rouges ; des verts, des bleus, des violets, des tirant sur le jaune.

Les blancs étaient des perles ; les luisants et transparents, des diamants ; les rouges les plus foncés, des rubis ; les autres moins foncés, des rubis balais ; les verts, des émeraudes ; les bleus, des turquoises ; les violets, des améthystes ; ceux qui tiraient sur le jaune, des saphirs ; et ainsi des autres. Et ces fruits étaient tous d’une grosseur et d’une perfection à quoi on n’avait encore vu rien de pareil dans le monde.




Aladdin qui n’en connaissait ni le mérite ni la valeur, ne fut pas touché de la vue de ces fruits qui n’étaient pas de son goût, comme l’auraient été des figues, des raisins, et les autres fruits excellents qui sont communs dans la Chine. Aussi n’était-il pas encore dans un âge à en connaître le prix ; il s’imagina que tous ces fruits n’étaient que du verre coloré, et qu’ils ne valaient pas davantage. La diversité de tant de belles couleurs néanmoins, la beauté et la grosseur extraordinaire de chaque fruit, lui donna envie d’en cueillir de toutes les sortes. En effet, il en prit plusieurs de chaque couleur, et il en emplit ses deux poches et deux bourses toutes neuves que le magicien lui avait achetées.
Aladdin ainsi chargé de tant de richesses, sans le savoir, reprit le chemin des trois salles, pour ne pas faire attendre trop longtemps le magicien africain.
Quelques pistes de lecture …
1 – Aladdin est-il conscient du fait qu’il est entouré de richesses ? Justifiez en citant le texte
2 – Relevez les termes mélioratifs qui décrivent les pierres précieuses
Aladdin s’apprête à sortir de la caverne merveilleuse avec la lampe à huile. Mais il est intrigué par le comportement violent du magicien africain …

Le magicien africain révèle sa véritable personnalité
Il remonta par où il était descendu, et se présenta à l’entrée du caveau où le magicien africain l’attendait avec impatience. Aussitôt qu’Aladdin l’aperçut : « Mon oncle, lui dit-il, je vous prie de me donner la main pour m’aider à monter. » Le magicien africain lui dit : « Mon fils, donnez-moi la lampe auparavant, elle pourrait vous embarrasser. » « Pardonnez-moi, mon oncle, reprit Aladdin, elle ne m’embarrasse pas ; je vous la donnerai dès que je serai monté. » Le magicien africain s’opiniâtra à vouloir qu’Aladdin lui mette la lampe entre les mains avant de le tirer du caveau ; et Aladdin refusa absolument de la donner avant qu’il ne soit hors du caveau.
Alors le magicien africain au désespoir de la résistance de ce jeune homme, entra dans une furie épouvantable, et à peine eut-il prononcé deux paroles magiques, que la pierre qui servait à fermer l’entrée du caveau, se remit d’elle-même à sa place, avec la terre par-dessus.
Il est certain que le magicien africain n’était pas frère de Mustafa le tailleur, comme il s’en était vanté, ni par conséquent oncle d’Aladdin. Il était véritablement d’Afrique, et il y était né ; et comme l’Afrique est un pays où l’on est plus entêté de la magie que partout ailleurs, il s’y était appliqué dès sa jeunesse ; et après quarante années ou environ d’enchantements, d’opérations de géomance, et de lecture de livres de magie, il était enfin parvenu à découvrir qu’il y avait dans le monde une lampe merveilleuse, dont la possession le rendrait plus puissant qu’aucun monarque de l’univers, s’il pouvait en devenir le possesseur. Par une dernière opération de géomance, il avoit connu que cette lampe était dans un lieu souterrain au milieu de la Chine, à l’endroit et avec toutes les circonstances que nous venons de voir.
Bien persuadé de la vérité de cette découverte, il était parti de l’extrémité de l’Afrique, comme nous l’avons dit ; et après un voyage long et pénible, il était arrivé à la ville qui était si voisine du trésor ; mais quoique la lampe était certainement dans le lieu dont il avait connaissance, il ne lui était pas permis néanmoins de l’enlever lui-même, ni d’entrer en personne dans le lieu souterrain où elle était. Il fallait qu’un autre y descende, l’aille prendre, et la lui mette entre les mains. C’est pourquoi il s’était adressé à Aladdin, bien résolu, dès qu’il aurait la lampe dans ses mains, de prononcer les deux paroles magiques qui devaient faire l’effet que nous avons vu, et sacrifier le pauvre Aladdin à son avarice et à sa méchanceté, afin de n’en avoir pas de témoin.
Quand le magicien africain vit ses grandes et belles espérances échouées à n’y revenir jamais, il n’eut pas d’autre parti à prendre que celui de retourner en Afrique ; c’est ce qu’il fit dès le même jour.